Tripolaire : l’humeur normale et la bipolarité


Ce site vous est recommandé par l’association « Le Funambule », référence belge francophone dans l’action en faveur des personnes bipolaires et de leur entourage.

À propos de “ Tripolaire ” : « Ce néologisme illustre bien l’utilité que peut avoir la création d’un mot : concrétiser une notion, attirer l’attention, faire réfléchir » (commentaire concernant ce site formulé par Jacques Van Rillaer, Professeur émérite de Psychologie à l’Université de Louvain).


Introduction

De nombreux sites et publications parlent de la bipolarité, si bien qu’on croit généralement avoir compris les grandes lignes de cette maladie. Trouble de l’humeur, ce mal est pourtant victime d’une presse souvent mal renseignée et qui, en se focalisant uniquement sur les périodes de crise, a tendance à faire oublier une des composantes essentielles de ce désordre : l’humeur normale !

Le but poursuivi par le projet « Tripolaire » est donc de chercher à rétablir une vérité objective et factuelle sur cette maladie… dont on se fait encore trop souvent une représentation fort éloignée de la réalité. Or, la réalité d’une personne bipolaire, ce sont aussi les périodes d’humeur normale et stable. Voilà pourquoi, il nous a paru essentiel de les mettre tout particulièrement en évidence lors de la rédaction de ce site.

Bonne lecture et bonne écoute à tous.


Clip et description

L’idée de ce site et de sa chanson est initialement née d’une rencontre entre un auteur-compositeur, des patients bipolaires et de leur entourage… coordonnée par un ancien professeur à la retraite.

Au gré de leurs échanges, il leur est rapidement apparu que l’immense majorité des publications que l’on retrouve sur Internet ne rendaient pas compte de la réalité du malade.

Ainsi, on lit régulièrement qu’une personne bipolaire oscille constamment entre un état “exalté” et un état dépressif. L’article (beaucoup plus complet) disponible sur Wikipedia est bien plus nuancé. En voici un extrait :

Bipolarité (définition psychiatrique actuelle) : « fluctuation de l’humeur, oscillant entre des périodes d’élévation de l’humeur ou d’irritabilité (manie ou dans sa forme moins sévère d’hypomanie), des périodes de dépression et des périodes d’humeur normale et stable (euthymie ou normothymie). »

Moralité : la bipolarité, ce n’est pas deux états mais trois états… le troisième étant l’état d’humeur normale (et stable). Tel fut le point de départ d’un long travail de recherche. Si la fréquence, la durée et l’intensité des crises ou des périodes de dépression peuvent fortement varier d’un individu à l’autre, il en va de même pour les périodes d’humeur normale.

Ainsi, dans certains cas, il peut s’écouler plusieurs années sans que le moindre signe de désordres ne se manifeste. Il est hélas trop rare de voir ce fait mentionné dans les nombreuses publications qui traitent du sujet. Ce sont le plus souvent les cas extrêmes et les aspects pathologiques de la maladie qui sont mis en avant.

On précisera également que la bipolarité est bien un trouble de l’humeur et non une altération des facultés intellectuelles… même si ce mal peut évidemment s’avérer fort handicapant au cours des épisodes d’humeur haute ou basse. Quoi qu’il en soit, et a fortiori avec le bénéfice d’un traitement adapté, un bipolaire moyen peut très bien mener une vie pratiquement voire parfaitement normale et ne connaitre que des périodes de désordre occasionnelles.

On comprend dès lors qu’un article qui oublie de parler des phases de normalité communes à la majorité des malades a pour effet de convaincre le grand public qu’un bipolaire n’est jamais normal.

Que des parutions entretiennent, même involontairement, un tel sentiment ne reste malheureusement pas sans conséquences pour le malade dans la mesure où cette fausse croyance peut nuire gravement à sa crédibilité dans le milieu social ou professionnel dans lequel il évolue.

La chanson que nous vous proposons de découvrir ci-dessous aborde justement cette problématique ainsi que le pôle de normalité… si souvent négligé dans les articles populaires évoquant la question.

Elle a été écrite de manière à ce que ce soit une personne bipolaire qui puisse exprimer son ressenti sur la maladie. Ce patient moyen y décrit donc l’embarras que lui cause les nombreuses idées reçues qui circulent sur sa maladie… pour ensuite rappeler quels sont exactement les 3 types d’humeur qui correspondent à son trouble… et expliquer de ce fait pourquoi l’emploi du terme bipolaire lui parait le plus souvent malvenu.

Nous vous souhaitons une très bonne écoute :

 

 

Vous pouvez accéder à la page YouTube de la vidéo en cliquant ici.

Cette chanson (publiée le 11/11/2019) respecte évidemment la définition psychiatrique actuelle de la bipolarité mais surtout la réalité du patient. Elle est avant tout l’occasion pour le bipolaire de revendiquer sa part de normalité (quelle qu’en soit l’importance) sans pour autant tomber dans le déni de la maladie (ou de sa gravité). Vous pouvez retrouver l’analyse du texte en cliquant ici ainsi qu’une réflexion sur le terme tripolaire que cette chanson introduit.

La symbolique du clip est expliquée ici.

L’article complet présent sur Wikipedia est également disponible ici.


Texte de la chanson :

On croit sans doute que je débloque
Qu’en permanence je suis loufoque
Toutes ces fausses idées qu’on colporte
Me gâchent la vie et m’insupportent
Ok, j’ai parfois des désordres
Si grands que je m’fais du cinoche
Des épisodes où j’suis amorphe
Mais l’plus souvent, je suis au top

Alors…

Je préfère tripolaire
À ce terme pas si clair
Oui, je préfère tripolaire
À ce terme lacunaire

Y a peut-être quelque chose qui cloche
Y a sans doute quelque chose qui choque
J’ai mes humeurs, j’ai mes époques
Mais aussi celles sans anicroches
Même si j’ai pas l’esprit ad hoc
Ça ne fait pas d’moi un médiocre
Mais leur formulation idiote
Jamais la norme, elle ne l’évoque

Alors…

Je préfère tripolaire
À ce terme pas si clair
Oui, je préfère tripolaire
À ce terme lacunaire